Aujourd’hui, l’Union européenne célèbre un acte politique fondateur. Le 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, prononçait dans le salon de l’Horloge du Quai d’Orsay un discours historique. Il appelait à mettre en commun les productions d’acier et de charbon française et allemande, contrôlées par une Haute autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays européens. L’objectif : encourager la coopération européenne et empêcher de manière pragmatique le retour des velléités guerrières et des nationalismes.
Si l’Europe est un vieux continent, l’Union européenne est une idée moderne, sans équivalent dans le monde. Bien sûr, le chemin de l’intégration sera long et fastidieux. Robert Schuman, en ce 9 mai 1950, en était pleinement conscient : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ». Mais ce jour-là, un appel a été lancé et un nouveau projet est né.
68 ans plus tard, la France peut être fière d’avoir été à l’initiative de ce projet ! Avec d’autres États membres, ennemis d’hier, désormais frères de destin, elle a su inventer un projet que le monde entier regarde avec la plus grande attention. Un projet moderne, audacieux, révolutionnaire !
Aujourd’hui, le 9 mai est devenu officiellement « la Journée de l’Europe », l’un des symboles européens aux côtés du drapeau aux douze étoiles, de l’hymne européen « l’Ode à la Joie » et de la devise « Unie dans la diversité ». Ce sont ces symboles qui, au quotidien, contribuent à identifier l’Union européenne comme une entité politique à part entière. Ce sont ces symboles qui, à travers le monde, nous définissent en tant que citoyens européens.
Oser dire oui à l’Europe quand tant d’autres la critiquaient, c’est aussi l’audace dont a fait preuve Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Aujourd’hui, le Président de la République est pleinement engagé pour bâtir une Europe unie, souveraine et démocratique, une Europe qui protège. C’est aussi cette ambition qui structure notre mouvement La République en Marche ! Rejetant toute idée de repli national, notre majorité souhaite le retour d’une France forte dans une Europe forte. Une France qui n’a pas l’Europe honteuse mais qui, au contraire, s’engage pour une Europe ambitieuse !
Le 19 octobre dernier, le président Emmanuel Macron annonçait que la France rejoignait les 16 pays européens qui, dans une déclaration commune annexée au Traité de Lisbonne, reconnaissent officiellement les symboles européens. Une initiative confortée quelques semaines plus tard par l’adoption à l’Assemblée nationale d’une proposition de résolution de Richard Ferrand et des députés La République en Marche ! visant à mieux promouvoir les symboles européens, notamment dans l’Hémicycle où le drapeau européen était contesté.
En ce 9 mai 2018, année du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, soyons fiers, en tant que citoyens français et européens, du chemin parcouru depuis 68 ans ! En quelques décennies, l’Union européenne s’est affirmée comme un espace juridique unique au monde où les valeurs d’État de droit et les libertés fondamentales sont consacrées et garanties par nos traités.
En ce 9 mai 2018, Journée de l’Europe, souvenons-nous que la construction européenne a apporté la paix sur notre continent. Elle est, à ce titre, un trésor mais un trésor fragile qu’il nous faut préserver et moderniser sans relâche, car rien n’est jamais acquis.
En ce 9 mai 2018, souvenons-nous que notre histoire a été écrite par des personnalités courageuses et visionnaires qui, à l’instar de Robert Schuman et des premiers Pères fondateurs de l’Europe, ont eu l’audace d’inventer une œuvre politique inédite.
Mais cette histoire ne s’arrête pas là. Elle a su s’incarner également en la personne de Simone Veil. Résolument européenne malgré le tragique de son histoire personnelle, celle qui est devenue la première présidente élue du Parlement européen a toujours combattu les nationalismes et la peur. Son courage, son audace sont pour nous tous une éternelle source d’inspiration. Simone Veil a toute sa place aux côtés des Pères fondateurs : elle doit entrer au Panthéon européen comme au Panthéon national. Elle doit être reconnue officiellement comme « figure fondatrice de la construction européenne » par les institutions européennes. En tant que députés La République en Marche !, c’est le vœu que nous formulons.
Enfin, soyons clair, l’Europe c’est nous ! Son devenir dépend de chacune et de chacun d’entre nous. Le 17 avril, le Président de la République a officialisé le lancement des consultations citoyennes sur l’Europe. Une initiative audacieuse et inédite : donner la parole aux citoyens européens, recueillir leurs impressions mais aussi leurs propositions pour refonder l’Europe. L’ensemble des autres États membres a accepté de s’engager dans cette démarche ; preuve que quand la France ose, quand elle propose, elle est écoutée.
En tant que députés français, nous espérons que cette consultation trouve le meilleur écho possible et appelons à la mobilisation de l’ensemble des élus locaux et forces vives des territoires. Souvent décriée et incomprise, l’Union européenne est loin des caricatures qu’en font ses plus fervents adversaires, avec cette propension à « européaniser les échecs et à nationaliser les réussites ». Mais elle doit aussi convaincre et se réinventer. C’est pourquoi les consultations citoyennes représentent un enjeu majeur.
Le monde change, reconnaissons-le sans céder à la peur mais en cherchant ensemble des réponses communes à des défis communs : comment garantir notre sécurité intérieure et extérieure, comment défendre nos valeurs et notre liberté, comment garantir la compétitivité de notre économie et faire face à la révolution numérique, comment préserver notre modèle social et notre environnement ?
Citoyens français, citoyens européens, nous avons la parole ! Saisissons là, avec audace!
Tribune écrite à l’initiative de Sabine Thillaye, Présidente de la Commission des Affaires européennes, et cosignée par de nombreux députés. Vous pouvez la retrouver sur le site d’En Marche!