Après Tallinn en Estonie et Sofia en Bulgarie, j’ai représenté la semaine dernière la Commission des Affaires étrangères à la conférence interparlementaire sur la politique extérieure et de sécurité commune de l’Union européenne de Vienne.

De juillet à décembre 2018, l’Autriche a pris la direction du Conseil de l’Union européenne, dans le cadre de la présidence tournante du Conseil. La présidence autrichienne a ainsi décidé d’axer les conférences et travaux des parlementaires présents sur la sécurité et l’immigration, ainsi que sur la contribution européenne à l’amélioration de la situation politique et humanitaire en Syrie. Nos travaux ont également porté sur l’accord nucléaire iranien, la mobilité militaire dans le cadre de la coopération structurée permanente et le rôle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Face aux retombées des flux migratoires de 2015, il est évident que nous avons besoin d‘une Union capable d’agir ainsi que d‘une approche commune en matière de sécurité, de migration et de protection des frontières extérieures, respectueuse des droits fondamentaux et humains. C’est dans ce contexte que la Commission a entre autre lancé en 2015 une réforme de la réglementation de l’UE relative à l’asile avec pour objectif de non seulement mettre un terme à la migration secondaire mais aussi d’assurer la solidarité avec les États membres où les migrants foulent pour la première fois le sol européen. Nous avons également abordé l’activité de Frontex, instrument essentiel de protection des frontières extérieures de l’Union.

Sur le nucléaire iranien, l’UE a déjà fait preuve de détermination pour maintenir le plan d’action conjoint (dit JCPOA) et pris plusieurs mesures en vue de protéger les intérêts des acteurs économiques européens opérant légalement en Iran conformément au droit de l’Union européenne et à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Pour maintenir l’accord en vie à long terme, des solutions concrètes sont toutefois nécessaires au maintien de l’ouverture des voies de paiement et de la possibilité de faire du commerce avec l’Iran. Avec l’aide d’une nouvelle institution financière, dénommée Fonds commun de créances (« Special Purpose Vehicle », SPV), l’UE prévoit de permettre la réalisation de transactions financières légitimes en dehors des canaux financiers habituels dominés par le dollar.

Enfin, sur la coopération structurée permanente (CSP), nous nous sommes concentrés sur la question de la mobilité militaire, qui est un des 17 projets européens couvrant la formation, le développement des capacités et l’état de préparation opérationnelle dans le domaine de la défense. L’objectif de ce projet de mobilité est, comme l’a pointé le Service européen d’action extérieure, de “travailler ensemble au niveau européen afin de garantir que les réseaux routiers et ferroviaires soient adaptés au transport militaire et de simplifier et de rationaliser les règles nationales pour le déplacement rapide et sans heurt des troupes et des véhicules militaires sur le continent en cas de crise”. Les députés du Parlement européen sont particulièrement actifs sur cette thématique, et les échanges que j’ai pu notamment pu avoir avec Javier Nart, député espagnol au Parlement européen, ont démontré l’avancée historique de ce projet, pour plus de coopération entre États, afin d’assurer notre réactivité et notre sécurité.