Désignée l’été dernier pour représenter la commission des affaires étrangères aux conférences interparlementaires sur la politique extérieure de l’Union européenne, je me suis rendue cette fois trois jours à Sofia avec deux collègues de la commission des affaires européennes. Alors que l’Estonie assurait la présidence tournante du Conseil de l’UE entre juillet et décembre 2017, la Bulgarie a pris le relais en janvier, et ceci jusqu’à juin.
Pour cette conférence, la présidence bulgare a orienté les discussions sur la situation autour de la Mer Noire, l’éventuel élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux, les relations entre l’Union européenne et la Chine et le suivi de la mise en oeuvre de la stratégie globale de l’Union européenne.
Concernant la Mer Noire, la région revêt une importance stratégique pour l’Union européenne car elle implique un partage des défis et des opportunités communs entre l’UE et les pays de la région au sens large. Aussi, un accent a été mis sur la résilience des États de la zone géographique, pour assurer le respect des droits fondamentaux et la stabilité des différents pays. Bien entendu, la question énergétique a été abordée, en insistant sur le fait que la coopération régionale devait être approfondie sur ce sujet.
La Commission européenne a annoncé la semaine dernière une série d’initiatives pour soutenir les efforts de transformation des pays des Balkans occidentaux – les pays d’ex-Yougoslavie. Il s’agit notamment de projets visant à consolider l’état de droit, à renforcer la coopération en matière de sécurité et de migration, à étendre l’union de l’énergie aux Balkans occidentaux ou encore à réduire les frais d’itinérance et à déployer le haut débit dans la région. La stratégie souligne également la nécessité de préparer l’Union à accueillir de nouveaux membres lorsque ceux-ci satisferont aux critères – le Président de la Commission s’est cependant engagé à ce qu’aucun élargissement n’ait lieu avant la fin de son mandat en 2019. Dans tous les cas, nous avons un intérêt commun à collaborer davantage et plus étroitement pour garantir à nos citoyens le développement économique et social et la sécurité.
Concernant la coopération entre l’UE et la Chine, celle-ci nécessite des contacts étroits et réguliers et se matérialise par des dialogues stratégiques à haut niveau fréquents. La Chine est la plus grande source d’importations pour l’UE et son deuxième plus grand marché d’exportation. La Chine et l’UE s’échangent en moyenne plus de 1 milliard d’euros par jour ! Nos débats se sont en particulier orientés vers la lutte commune de nos pays contre le changement climatique – sujet que nous avions déjà abordé au cours de la Grande Commission France-Chine en décembre dernier.
Enfin, la présentation de la stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne en 2016 a déclenché une série d’actions ayant des répercussions dans de nombreux domaines. Les directions principales de la stratégie sont le renforcement de la coopération UE-OTAN, le développement futur des capacités de défense de l’UE, la cyberdéfense et les communications stratégiques. Nos échanges au cours de la conférence se sont majoritairement concentrés sur nos attentes concernant la coopération structurée permanente, lancée en décembre dernier. Bien que ce lancement semble pour l’instant formel, l’appel à projet a été effectué, et les négociations avancent. Le sujet sera à suivre dans les mois et années à venir.
Nous avons également profité de ce séjour pour rencontrer l’Ambassadeur de France en Bulgarie, Son Excellence Eric Lébédel, ainsi que le Colonel Jean-Marc Lavallée, attaché de défense à l’ambassade de France à Skopje, en Macédoine, également en charge de la Bulgarie. Travaillant actuellement sur le rapport pour avis de la commission des affaires étrangères sur la loi de programmation militaire 2019-2025, j’ai pu longuement échanger avec l’Ambassadeur et le Colonel Lavallée sur les relations franco-bulgares en matière militaire et sécuritaire, mais également sur le fonctionnement de l’armée bulgare. Ces éléments seront utiles à l’écriture de mon rapport !
L’Autriche prendra la présidence du Conseil de l’UE en juin, la prochaine conférence interparlementaire à laquelle je participerai devrait donc avoir lieu à Vienne en octobre !