À l’invitation du Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), en présence de Madame Bérangère Couillard, Secrétaire d’État chargée de l’Écologie, et en collaboration avec le groupe ADP Aéroports de Paris, j’ai, en tant que présidente du Groupe d’études Eau et Biodiversité à l’Assemblée nationale, été présente à 6h hier matin, mercredi 15 février 2023, au terminal 2E de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, à l’arrivée de vols internationaux.
À mes côtés, François Gay, vice-président de l’AFdPZ (Association française des parcs zoologiques) et directeur du Bioparc de Doué-la-Fontaine, engagé dans la préservation des espèces menacées. L’enjeu de cette venue : constater l’ampleur du fléau du trafic de viandes dites de brousse et d’animaux vivants.
En effet, le trafic international d’espèces sauvages est l’une des causes majeures du déclin de la biodiversité et représente un risque sanitaire élevé pour un pays de destination et de transit comme la France. Il s’agit en outre de l’un des quatre plus importants trafics au monde, qui alimente les réseaux criminels et nourrit la corruption dans les pays exportateurs. Malgré la Convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), le commerce illégal de ces espèces a continué d’augmenter durant ces dernières années : de fait, ce sont 36 tonnes de denrées périssables illégales (dont plus d’une quinzaine de tonnes de viandes de brousse) qui ont été saisies, en 2021, au seul terminal visité hier.
Durant cette visite, la délégation a ainsi pu visualiser les contrôles effectués par les infrastructures douanières et leur ont été également présentées les modalités de gestion, dans la station d’accueil de cet aéroport, des animaux saisis vivants. Des animaux ensuite accueillis et soignés au sein de parcs zoologiques comme le Bioparc, dans une mission d’intérêt général et en lien avec leur expertise en matière de protection des espèces.
Concomitamment à cette visite :
– Le Comité français de l’UICN et le groupe ADP ont signé un accord de collaboration, notamment pour la sensibilisation des voyageurs et pour l’accompagnement des professionnels du secteur.
– La Secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Madame Bérangère Couillard, a annoncé la création d’un groupe de travail réunissant le Ministère de l’Écologie, le Ministère de l’Économie, les opérateurs de transports, les ONG impliquées et des parlementaires pour étudier les mesures à développer ; ceci en lien avec la proposition de loi “modifiant certaines règles relatives au transport aérien international pour limiter le trafic d’espèces sauvages”, que j’ai déposée en août 2022.
C’est en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés que pourra s’accentuer la lutte contre le trafic d’espèces sauvages.
À mes côtés, Maud Lelièvre, Présidente du Comité Français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), et François Gay, vice-président de l’AFdPZ (Association française des parcs zoologiques) et directeur du Bioparc de Doué-la-Fontaine.
Communiqué de l’AFdPZ – Association Française des Parcs Zoologiques :
Aujourd’hui, l’AFdPZ et le Comité français de l’UICN de nouveau en action pour la lutte contre le trafic d’espèces sauvages à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Une mobilisation de l’ensemble des acteurs impliqués permet la concrétisation de mesures importantes pour la biodiversité, la sécurité sanitaire nationale et le bien-être animal.
Le trafic d’espèces, un des 4 plus importants au monde, est une des causes majeures d’érosion de la biodiversité et représente une menace réelle pour la sécurité sanitaire des populations, y compris du pays de destination et de transit qu’est la France. Il est urgent d’enrayer cette menace qui représente une activité criminelle internationale estimée à 23 milliards de dollars par an.
Ce mercredi l’AFdPZ et le Comité Français de l’UICN étaient de nouveau à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour participer à un contrôle des Douanes aux arrivées des vols internationaux du terminal 2E et visiter la station animalière du Groupe ADP. La Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, Madame Bérangère Couillard , et une dizaine de Députés dont le Président de la Commission développement durable, Monsieur Jean-Marc Zulesi, et les Présidentes des groupes d’études Eau et Biodiversité, Madame Laetitia Saint-Paul , et Condition et bien-être des animaux, Madame Corinne Vignon, étaient présents. Les enjeux de la lutte contre le trafic au niveau des douanes aéroportuaires et la gestion des animaux vivants au sein de la station animalière leur ont été présentés.
Après avoir assisté ce matin à la saisie de plusieurs centaines de kilos de parties d’animaux (comme par exemple un varan) et de végétaux, Rodolphe Delord, Président de l’AFdPZ et du Zoo de Beauval , insiste auprès de la Secrétaire d’Etat « Alors que les crises sanitaires et d’érosion de la biodiversité sont sans précédent, il est plus qu’urgent de prendre des mesures pour mettre en œuvre le concept « Une seule santé / One Health » intégrant la biodiversité et se concentrant sur les risques d’émergence de zoonoses comme Ebola, afin de réduire les risques de santé publique pour les êtres humains et pour les espèces animales. Tous les individus saisis aujourd’hui représentent de potentiels vecteurs et ce flux continu de trafic impacte les populations de ces espèces déjà très menacées dans leur milieu. » Par exemple, en 2021, 36 tonnes de denrées périssables illégales (dont végétaux) ont été saisies au terminal 2E de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle dont plus de 17 tonnes de viande de brousse !
Nous nous réjouissons de l’annonce de la Secrétaire d’Etat concernant la création d’un groupe de travail avec l’ensemble des acteurs. De plus, nous félicitons le Comité Français de l’UICN et le groupe ADP pour la signature de leur accord de collaboration visant à lutter contre le trafic d’espèces, pour la réalisation d’actions de formation et de sensibilisation des voyageurs et des professionnels du secteur ainsi que la création de stations animalières dans les aéroports internationaux français. Ces créations seront bien sûr suivies par les professionnels des parcs zoologiques qui mettent à disposition leur expertise. Ces structures sont en effet importantes pour la lutte contre le trafic mais aussi pour le bien-être des animaux saisis. Ce type d’actions en faveur de la conservation ex situ ne peut se faire qu’au travers d’une chaine vertueuse intégrant l’ensemble des parties prenantes.