A l’invitation du Président de la République, j’ai participé au One Ocean Summit à Brest, les 10 et 11 février 2022. 

L’océan couvre plus de 70 % de la surface de la planète. Régulateur des grands équilibres environnementaux – 50 % de l’air que nous respirons en provient – l’océan est pourvoyeur de ressources, vecteur d’échanges économiques et moyen d’expression des stratégies de puissance en tant que premier espace de conflictualité. Le milieu aquatique, ou hydrosphère, est issu d’interconnexions. Son exploitation le rend vulnérable, qu’il s’agisse des mers, des océans, des lacs ou des fleuves comme la Loire. Il doit être pris en compte dans sa globalité pour assurer sa protection.

Du 9 au 11 février 2022, Brest accueillait le One Ocean Summit : traduction des engagements internationaux en faveur du quatorzième objectif de développement durable, qui vise à « Conserver et utiliser de manière durable les océans, les mers et les ressources maritimes aux fins du développement durable ». Ce sommet a ouvert la dynamique des grands événements internationaux sur les mers et l’océan du premier semestre 2022. Pendant trois jours, des chefs d’Etat et de gouvernement, des Présidents de Parlement, des représentants de la société civile du monde entier ont contribué à ce grand débat international organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, à l’initiative du Président de la République.

J’ai participé à cet événement aux côtés de Richard Ferrand, Président de l’Assemblée nationale. Je suis intervenue au cours du Forum des Parlements de la Mer, et y ai défendu l’importance d’une coopération scientifique internationale concernant les pôles. J’y ai également défendu les initiatives qui visent à garantir la libre navigation par le droit maritime international, épine dorsale de la sécurité des mers.

Premier espace de conflictualité, nos océans et nos pôles reflètent les tensions géopolitiques actuelles. Si l’Antarctique bénéficie d’une gouvernance collective pour préserver ce patrimoine commun et en faire une terre de science, l’Arctique connaît un sort différent, loin de nos volontés scientifiques, d’une recherche partagée qui bénéficierait au développement durable et à l’ensemble de l’humanité.

Deux saumuroises au One Ocean Summit :
Laetitia Saint-Paul et Maud Lelièvre reviennent sur les engagements pris par la France

Lors du dernier Congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en septembre 2021 à Marseille, le Président de la République française a annoncé l’organisation d’un sommet international One Ocean Summit ; celui-ci s’est tenu du 9 au 11 février 2022 à Brest.
Son objectif : réunir des chefs d’États et de gouvernement, des ONGs et des parlementaires du monde entier pour décider d’initiatives mondiales pour une meilleure gouvernance des océans, la protection des écosystèmes marins, la lutte contre les pollutions, notamment plastique, et la lutte contre le changement climatique.

Les liens très forts et très étroits entre océan, climat et biodiversité incitent à agir vite. On ne peut plus lutter contre le changement climatique sans tenir compte de l’évolution de l’océan qui en est le principal régulateur : 93 % de l’accroissement de chaleur de la Terre au cours des trois dernières décennies ont été absorbés par l’océan. Les risques pour la biodiversité sont immenses : On estime que les récifs coralliens, qui représentent seulement un millième de la superficie de l’océan, concentrent 30 % des espèces marines. Avec leur disparition, c’est le système tout entier qui s’effondre : disparition des espèces mais également des réserves alimentaires dans les eaux tropicales peu profondes, réserves dont dépendent aujourd’hui près de 500 millions d’êtres humains.

Présentes au One Ocean Summit, les saumuroises Laetitia Saint-Paul, Vice-Présidente de l’Assemblée nationale et Maud Lelievre, représentante de la France à l’UICN, en présentent les principales conclusions.

Le One Ocean Summit a été l’opportunité de s’engager en faveur de l’océan avec des enjeux cruciaux, puisqu’il représente 70% de la surface de notre planète. A l’occasion du segment de haut niveau qui s’est tenu ce vendredi 11 février, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé les engagements que portera la France lors des prochaines séquences de l’agenda international 2022 :

1. La promotion de la pêche durable, notamment lors de la 12ème conférence ministérielle de l’organisation mondiale du Commerce (OMC), qui se tiendra à Genève, pour aboutir à un accord supprimant les subventions publiques qui contribuent à la sur-pêche et la pêche illicite.

Ce traité serait le premier accord relatif à la biodiversité sous l’égide de l’OMC. Il permettrait de synchroniser pour la première fois les agendas biodiversité, climat et commerce. Le prochain Comité des pêches de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

sera également l’occasion de relever le niveau d’ambition pour la pêche durable des organisations régionales de gestion des pêches, que la France accompagnera dans ce processus. L’action de l’Etat en mer sera européanisée avec l’appui de la Commission européenne pour mieux vérifier, contrôler et sanctionner les activités de pêche illégale.

2. La protection des cétacés, notamment avec des mesures contre les échouages de cétacés dans le Golfe de Gascogne, sera renforcée grâce à la poursuite des observations scientifiques des dauphins et à l’investissement public dans les dispositifs pingers.

3. La Lutte contre la pollution plastique à travers le lancement de négociations formelles pour engager la rédaction d’un traité international contraignant sur le plastique à la cinquième assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui se tiendra fin février à Nairobi – La France et l’Inde étant d’ores et déjà engagées pour l’élimination des plastiques à usage unique. Parce que la pollution commence en amont, chaque humain, au bord d’un fleuve, d’un cours d’eau en est responsable.

4. L’établissement d’une gouvernance mondiale des océans pour protéger les zones de non droit écologique et aboutir à un traité “universel, opérationnel et efficace” sur la haute mer lors des négociations du processus de négociation de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones ne relevant pas d’une juridiction nationale, qui ont été lancées il y a 10 ans et qui aboutiront en mars à New York. A ce titre, le Président a lancé avec la Présidente de la Commission européenne une coalition pour soutenir l’adoption de cet accord.

5. Le développement de la connaissance pour protéger les fonds marins. La France insiste sur le fait que la connaissance scientifique est la condition sine qua non à la protection des grands fonds marins et a ainsi annoncé le lancement de grandes missions d’exploration des fonds marins, et des pôles. “On ne peut pas protéger ce que l’on ne connait pas”.

6. La protection de la planète en poursuivant un objectif 30×30 (30% de protection à l’échelle de la planète en 2030) lancé en janvier 2021 au One Planet Summit, et qui sera adopté cet été à la COP15. Le Président appelle les Etats à rejoindre la Coalition de la haute ambition pour la Nature et les Peuples, qui regroupe actuellement 83 pays, et à prendre des engagements très clairs sur la protection des aires marines protégées. Côté français, cet objectif des 30% a été dépassé suite à la ratification du décret du 10 février portant extension de la réserve naturelle des terres australes françaises.